Réflexion pour la création de parts ChS non fondantes (à débattre dans le futur ??)

Yves Bourgois
Yves Bourgois

le 29/12/2018 à 11:45 Citer ce message

Investissement : une possible alternative à l'épargne

Vers des mutualisations locales des surplus de ChS fondants pour obtenir des parts ChS non fondantes, en concertation avec les organisations citoyennes et les commerçants

Ceci est une proposition d’alternative à l’épargne classique qui serait conciliable avec le système ChS. Les détracteurs des monnaies fondantes sont en effet nombreux, pour la plupart obstinés et peu enclins à une réflexion approfondie sur la question. Proposer une alternative à l’épargne sous forme d’une mutualisation des surplus pourrait répondre à ces détracteurs.

A priori, l’idée de créer une forme d’épargne à 0% d’intérêt sur un ChS qui ne dévalue pas mais qui sous sa forme monétaire est fondant à raison de 0,5% par jour peut être préjudiciable à l’esprit de cette monnaie fondante pour qui la fonte représente une contribution à l’entretien d’un budget évolutif à la faveur des organisations citoyennes qui sont les garantes de notre bien commun.

Rappelons-nous en effet que chaque jour, le solde d’un compte ChS diminue : Si on a 10 ChS sur son compte, le lendemain il n’en reste plus que 9,95 , c’est-à-dire 0,5% de 10 en moins. Au plus le compte est fourni et au plus on laisse le temps s’écouler dans cette situation passive, au plus on perd des ChS. Les comptes courants ChS doivent donc être considérés comme des fonds de roulement et non comme des réserves pour l’avenir. Il faut donc dépenser à la même vitesse que l’on gagne et réduire la réserve à un faible niveau.

Par ailleurs, la fonte a un rôle régulateur de contribution au budget des organisations citoyennes élues par les membres de ChS. En effet, si la monnaie se régule par la fonte, c’est parce qu’en même temps une émission de 5 ChS par mois et par citoyen crédite les budgets des organisations citoyennes. Sans la fonte, ce crédit ne serait pas compensé, et le ChS dévaluerait rapidement, car il y aurait vite trop de monnaie en circulation. Donc la fonte est aussi un système de contribution à la faveur des organisations citoyennes.

Pas question donc d’abolir les 0,5% de fonte quotidienne imposée à la masse monétaire ChS.

Cependant, le besoin de se constituer une réserve pour l’avenir est légitime, surtout, si par moment on gagne plus de ChS qu’on est capable de dépenser efficacement. Sans mettre à mal le principe de monnaie fondante, on pourrait imaginer que des organisations citoyennes sous certaines conditions permettent à leurs membres de mutualiser leurs réserves sur leurs comptes (qui sont fondants malgré tout). En échange de chaque versement, le membre recevrait des parts ChS non fondantes sur un compte « Réserve » tenu par l’organisation citoyenne locale indépendamment de la comptabilité ChS globale.

Ces parts non fondantes pourraient quant à elles être remboursées petit à petit en ChS fondants au fur et à mesure des besoins du membre. « Petit à petit » car ce remboursement dépend du fond de roulement de l’organisation citoyenne, qui est sur un compte ChS fondant.

Ce système qui ne garantira jamais le remboursement total des parts de Réserves peut néanmoins s’avérer efficace si le compte de l’organisation citoyenne joue son rôle de fond de roulement, c’est-à-dire si sur un même laps de temps, le total des ChS entrant (pour mise en parts de réserves) soit plus ou moins égal au total des ChS sortant (pour remboursement de parts de réserve). Si donc le solde du compte de l’organisation citoyenne peut être maintenu à un niveau relativement faible, la fonte sera faible elle aussi, ce qui évitera les pertes.

Cette mutualisation des ChS fondants exige une gestion du compte fondant de l’organisation citoyenne qui implique donc la responsabilité des citoyens membres concernés par cette mutualisation. Quand il y a trop de ChS, on peut certes les mettre sur un compte commun, mais pas se contenter de les voir fondre passivement, il faut collectivement y voir une opportunité pour les investir dans des projets favorables au bien commun…

Pour éviter une capitalisation excessive de parts non fondantes, et donc une disproportion économique entre ce capital et la capacité de le rembourser dans le cours d’une vie, je propose une série de règles :

1° Les sympathisants d’une organisation citoyenne peuvent sous certaines conditions et en accord avec celle-ci, mutualiser au cours du temps leurs surplus monétaires en les versant sur le compte budget de l’organisation citoyenne ; en échange de quoi l’organisation citoyenne concernée leur délivrera un compte de parts non fondantes dont la valeur est exprimée en ChS.

2° Le compte non fondant de parts, sans être un compte d’épargne, peut jouer le rôle d’épargne dans la mesure où le titulaire peut les vendre en échange de ChS fondants.

3° La demande de vente de parts pourra être honorée dans le mois qui suit cette demande si la situation du compte de l’organisation citoyenne concernée le permet. Au terme de cette échéance, la demande devient obsolète mais pourra être réintroduite. Le remboursement de parts n’est donc jamais garanti (4)

4°En période de pénurie de ChS fondants sur le compte de l’organisation citoyenne, celle-ci peut faire un appel de fonds pour achats de parts ChS non fondantes. Les achats ne sont possibles que durant ces périodes annoncées par l’organisation citoyenne

5° Tout versement de ChS sur le compte d’une organisation citoyenne sera considéré comme un don (sans contrepartie) si ce versement ne s’effectue pas dans les conditions d’achats de parts non fondantes

6° Les comptes « parts ChS non fondantes » portent le nom de l’organisation citoyenne qui les a délivrées, celle qui pourra les échanger contre des ChS fondants.

7° Les parts ChS non fondantes sont inscrites sur un compte personnel. Elles sont donc strictement nominatives, ne peuvent être cédées ni être héritées suite à un décès. Dans ce dernier cas, les parts disparaissent de la comptabilité.

8° IMPORTANT : Si le compte ChS fondant d’un membre devient obsolète suite à une inactivité de plus de 365 jours, celui-ci perd tous ses droits par rapport à ChS. Les parts ChS qu’il détient éventuellement ne sont donc plus remboursables et donc effacées de la comptabilité. Détenir des parts ChS non fondantes est donc aussi un gage de fidélité.

9° Les commerçants peuvent émettre des parts ChS, conformément à la même règlementation que celles émises par les organisations citoyennes. Dans ce cas les parts ChS pourront être utilisées comme bon d’achat, dans les conditions explicites du commerce.

Commentaires de ces 9 règles

(2,…8) parler de compte d’épargne quand il est question de ses parts non-fondantes serait une usurpation trompeuse. Car l’épargne au sens où nous l’entendons généralement, reste disponible, accessible directement, et garantie pour un retour rapide sur le compte à vue. Ce qui n’est pas le cas des parts ChS non-fondantes…

(8) Il faut prévoir de faire disparaître les parts résiduelles, pour éviter la constitution progressive d’un capital insensé par rapport à l’activité économique qui gravite autour de l’organisation citoyenne locale. L’avantage de pouvoir se munir d’un capital de sécurité mis en réserve non-fondante, doit être compensé par le fait que la récupération de ce capital sur son compte à vue, ne peut être que progressif (en fonction des possibilités du moment de l’organisation citoyenne)… Il faut également prévoir que cette réserve de sécurité disparaisse au moment du décès de l’intéressé, ou de sa désinscription du système ChS. Il faut donc aussi se dire que si cette réserve individuelle devenait très importante, il deviendrait impossible d’envisager son remboursement avant la fin de vie de l’intéressé.

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